Requiem

IMGP2344

“Tout ici commence à douter de soi, scrute anxieusement son être même, toujours plus menacé. Les grandes constellations là-haut paissent et piétinent en cercle au-dessus du toit l’herbe noire de la nuit, étincelantes, mais oublieuses lentement de leur nom, vacillant sur le bord même de l’absence. Et le vent d’aube que tu aimais, familier du tilleul en fleur, des roses endormies, verse en vain aux façades sans accueil ses lentes libations d’odeurs.

O notre désarroi ! comme une gerbe, son lien rompu, cesse d’être gerbe et se nie en chacun de ses épis épars, ce lieu défait retombe à l’incertain et nous attire avec lui dans son vertige.

L’espace lui-même n’est plus sûr.”

extrait de REQUIEM, Gustave Roud

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