une lecture amicale d’Isabelle Lévesque

Aux limites de l’immense de Marie Alloy

Un poème naît des collages : je me souviens avoir aimé de cette superposition la carte qui apparaît – grandes découvertes, carte au trésor.

C’est ce que tu as retenu dans tes mots, dans ton titre. La carte trace des limites or tu veux atteindre un autre espace. Celui de la mémoire, dès les premiers vers. Et puis tout entre dans le répertoire des territoires : l’être, cartographié à son tour.

C’est comme si cette limite engendrait l’infini : par contraste, dans ton poème, c’est à l’immensité qui déborde, par essence, que tu appelles.

Une autre géographie devient possible, celle des couleurs, qui rejoint le monde vivant (rivière, chemin…).

La carte devient la toile du peintre : une invitation à créer.

Ce sera la trace, infime et mystérieuse, un appui pour le rêve infini. L’attente portée par chaque couleur nommée préfigure quelque chose, entier, inaltérable, porté par l’Amour, ce guide de la main (du cœur). Ce n’est pas la barque du Passeur. Tu l’as changée.

Le passé revenu dans le présent fait vivre autrement le passage du temps – des lieux.

C’est à la source reconnue que tu nous mènes puisque « tout est là ».

© Isabelle Lévesque