Une lecture de Jacques Morin

Jean-François Mathé : Vu, vécu, approuvé.  (Le Silence qui roule)

Jean-François Mathé explore des choses simples et génériques comme le vent, l’ombre, la lune, la forêt ou le matin…  A partir d’un regard, son poème se développe en deux étapes qui se fondent l’une dans l’autre : d’abord la consignation d’un fait : Un maigre nuage s’est arrêté en plein ciel… De là vont découler comparaison, image et poésie. Avec des sensations intermédiaires… j’ai poussé cette grille / qui fait toujours grincer le passé… Avant d’achever le poème sur un aboutissement teinté d’une mélancolie retenue, qui, sans être lyrique, résonnera comme un accord plaqué. Ainsi dans ce poème : ton sommeil n’est qu’un fard / sur de la mort posé. Ou bien dans cette prose : Nous ne sommes que des passants qui seront passés l’un par l’autre. Il y a toujours chez Jean-François Mathé, ce qui constitue sa marque ou sa manière, une vraie légèreté et une grande élégance. Ses poèmes se déroulent avec une douceur assumée, proches de la perfection.

Jacques Morin

Revue Décharge n° 185

Mars 2020

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