Danièle Gibrat

NUAGE NOEUD DU CIEL de Danièle Gibrat

Danièle Gibrat est plasticienne, elle vit et travaille à Paris. Ses dessins ont en commun une forme de simplicité tout en conjuguant une grande diversité de matériaux, outils et gestes : stylo-bille, agrafes, scotch, papiers, bois brut, calque, photos, déchirures, collages… Ils ont été montrés au Musée des Beaux-Arts de Chartres, à la Maison des Arts de Créteil, au Musée de Toulon, à la Fondation Ricard, au CAC de la Ferme du Buisson, au Centre Tjibaou de Nouméa à la MABA de Nogent sur Marne, ainsi que lors de nombreuses expositions collectives en France et à l’étranger.

Secret de famille et création artistique.

Dans ce recueil ponctué de 7 photographies d’oeuvres de l’artiste-auteure, celle-ci évoque (la façon dont) un secret longtemps retenu, a imprégné le cœur même de sa démarche artistique (picturale, plastique). Ce livre est à la fois un événement et un dénouement. Il nous permet de comprendre le cheminement de cette artiste et de découvrir les diverses facettes de son œuvre, et leur dévoilement progressif.

4ème de couverture : Nuage-folie-prison-Joséphine. C’est sûrement ce faisceau de coïncidences qui a fait que je me suis dit qu’il était temps de me confronter, une fois pour toutes, à ce fichu secret. Jusqu’à présent, il avait hanté presque tous mes dessins, un peu comme si je m’étais sans cesse efforcée d’inventer des formes qui élucideraient les non-dits de cette histoire…

QUELQUES EXTRAITS, pour présenter le contexte de ce livre de Danièle Gibrat

Ce texte a été écrit pour réfléchir à ce qu’il convient d’appeler mon parcours. S’il a pris naturellement la forme d’une sorte de récit, c’est parce qu’il tentait, au début, de répondre à la question naïve « Comment en suis-je arrivée là ? ».

[…] En parcourant le journal dans le RER, je suis tombée sur une interview de Christian Boltanski, dans laquelle il expliquait « … Je pense qu’au début de chaque œuvre, il y a un malheur, un choc, un évènement, qu’on a beaucoup de mal à dire. Au cours d’une vie, on va le regarder de toutes les manières, de tous les côtés, avec des approches différentes. En parler fait qu’on vit mieux. Il en va ainsi pour chaque artiste. C’est comme un voyage : on va le raconter de manière poétique, géographique… Donc il me semble qu’être artiste est une manière d’arriver à un peu mieux comprendre, très lentement, le sujet qui a marqué votre vie… » Cela me dérida légèrement. Ainsi, selon cet avis pertinent, je n’étais pas juste une pauvre mélancolique ruminant quelque idée fixe, mais une « artiste » on ne peut plus « normale ». Mieux, ce ressassement même était, d’une certaine façon, le signe de ma qualité d’artiste.

[…]

À me relire, je comprends que je viens d’aligner tous les mots fétiches qui nomment mon travail depuis longtemps : secret, dessin, dessein, deviner, surgir, vice versa, apparition… Ils déploient autour de moi une forêt de significations ; j’entends les double sens retentir en écho, et les sous-entendus. Il y a la violence et la douceur, le secret et son dévoilement : je suis au cœur de mon sujet. En plein dans « …ce choc, cet événement, qu’on a beaucoup de mal à dire… » dont parle Boltanski. Dans mon cas, c’est un évènement familial, tu jusqu’à mes quinze ans et que j’entends résonner lorsque Freud pose comme un axiome : « La société repose sur un crime commis en commun » – ce crime a, pour moi, une date, un nom et un visage

[…]On m’a longtemps menti durant mon enfance, et je suis devenue obsédée par l’idée de vérité ; le réel, son épreuve même, faire les choses « pour de vrai » sont des préoccupations qui ne m’ont jamais quittée. Mais au-delà de mon histoire personnelle, somme toute anecdotique, il me semble que toute œuvre d’art pose sempiternellement cette question de la différence entre art et artifice ? J’ai toujours en tête le « je vous dirai la vérité en peinture » de Cézanne.

un anniversaire ? – le secret en son infime dévoilement.

Retrouvez toutes les œuvres de Danièle Gibrat sur son site : www.danielegibrat.com

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