NUAGE NOEUD DU CIEL de Danièle Gibrat

13,00 

NUAGE NŒUD DU CIEL de Danièle Gibrat
Collection ATELIERS au Silence qui roule
Format : 14 x 20 cm – 60 pages
Prix public : 13 €
ISBN : 9782492888083
Parution : 20 septembre 2023
A l’intérieur : 7 photographies de dessins, esquisses, collages et dessins sur bois et matériaux divers

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Danièle Gibrat est plasticienne, elle vit et travaille à Paris. Ses dessins ont en commun une forme de simplicité
tout en conjuguant une grande diversité de matériaux, outils et gestes : stylo-bille, agrafes, scotch, papiers, bois
brut, calque, photos, déchirures, collages… Ils ont été montrés au Musée des Beaux-Arts de Chartres, à la Maison
des Arts de Créteil, au Musée de Toulon, à la Fondation Ricard, au CAC de la Ferme du Buisson, au Centre
Tjibaou de Nouméa, à la MABA de Nogent sur Marne, ainsi que lors de nombreuses expositions collectives en
France et à l’étranger.

4ème de couverture : Nuage-folie-prison-Joséphine. C’est sûrement ce faisceau de coïncidences qui a fait que je
me suis dit qu’il était temps de me confronter, une fois pour toutes, à ce fichu secret. Jusqu’à présent, il avait hanté
presque tous mes dessins, un peu comme si je m’étais sans cesse efforcée d’inventer des formes qui élucideraient
les non-dits de cette histoire…

Extrait

QUELQUES EXTRAITS, pour présenter le contexte de ce livre de Danièle Gibrat

Ce texte a été écrit pour réfléchir à ce qu’il convient d’appeler mon parcours. S’il a pris
naturellement la forme d’une sorte de récit, c’est parce qu’il tentait, au début, de répondre à la question naïve « Comment en suis-je arrivée là ? ».
[…] En parcourant le journal dans le RER, je suis tombée sur une interview de Christian Boltanski, dans laquelle il expliquait « … Je pense qu’au début de chaque œuvre, il y a un malheur, un choc, un évènement, qu’on a beaucoup de mal à dire. Au cours d’une vie, on va le regarder de toutes les manières, de tous les côtés, avec
des approches différentes. En parler fait qu’on vit mieux. Il en va ainsi pour chaque artiste. C’est comme un voyage : on va le raconter de manière poétique, géographique… Donc il me semble qu’être artiste est une manière d’arriver à un peu mieux comprendre, très lentement, le sujet qui a marqué votre vie… » Cela me dérida légèrement.
Ainsi, selon cet avis pertinent, je n’étais pas juste une pauvre mélancolique ruminant quelque idée fixe, mais une « artiste » on ne peut plus « normale ». Mieux, ce ressassement même était, d’une certaine façon, le signe de ma qualité d’artiste.

[…]
À me relire, je comprends que je viens d’aligner tous les mots fétiches qui nomment mon travail depuis longtemps : secret, dessin, dessein, deviner, surgir, vice versa, apparition… Ils déploient autour de moi une forêt de significations ; j’entends les double sens retentir en écho, et les sousentendus. Il y a la violence et la douceur, le secret et son dévoilement : je suis au cœur de mon sujet.
En plein dans « …ce choc, cet événement, qu’on a beaucoup de mal à dire… » dont parle Boltanski.

Dans mon cas, c’est un évènement familial, tu jusqu’à mes quinze ans et que j’entends résonner lorsque Freud pose comme un axiome : « La société repose sur un crime commis en commun »
– ce crime a, pour moi, une date, un nom et un visage

[…]
On m’a longtemps menti durant mon enfance, et je suis devenue obsédée par l’idée de vérité ; le réel, son épreuve même, faire les choses « pour de vrai » sont des préoccupations qui ne m’ont
jamais quittée. Mais au-delà de mon histoire personnelle, somme toute anecdotique, il me semble
que toute œuvre d’art pose sempiternellement cette question de la différence entre art et artifice ?
J’ai toujours en tête le « je vous dirai la vérité en peinture » de Cézanne.

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