L’OMBRÉE d’Erwann Rougé

800,00 

Année de parution : 2016

Format vertical. Papier BFK de rives blanc, 250g.
Couverture : Hauteur : 33 cm – Largeur : 17 cm – Dos : 1.8 cm – Rabats : 15 cm chacun Intérieur du livre : 6 feuilles intérieures repliées en trois parties, chaque page de 16.5 cm de large sur 32.5 cm de haut.

6 aquarelles originales de Marie Alloy alternent avec 6 gravures originales de l’artiste (eaux fortes et aquatintes). D’un livre à l’autre, l’artiste se réserve la possibilité de modifier légèrement l’interprétation des aquarelles, tout en gardant leur palette colorée, donnant ainsi à chaque livre, un caractère original.

Des extraits des poèmes d’Erwann Rougé sont manuscrits par lui-même sur 6 pages. La typographie est au plomb, imprimée en encre bleue, et composée par l’atelier Vincent Auger à Paris.

L’ensemble est tiré à 25 exemplaires dont 5 notés HC, plus 2 supplémentaires notés E.A. (épreuves d’artiste). Tous ces exemplaires constituent l’édition originale et sont tous signés au colophon par l’auteur et l’artiste. Sur les 5 HC, 4 livres sont remis à l’auteur ( avec contrat auteur) et 1 déposé à la Bibliothèque nationale.

Achevé d’imprimer, écrit au colophon : juillet 2016.

Parution officielle le 25 novembre 2016, à l’occasion du Salon Page(s), espace Charenton.

Pour Erwann Rougé

le « bleu fou du ciel »
« L’ombrée » m’est apparue comme un lieu impossible, un espace d’approches, de tâtonnements, une zone intermédiaire entre le grain de la nuit et le bleu du ciel. Elle désigne l’ombre qui entre par les yeux et regagne une mer invisible. Elle est traversée verticale au fond de soi, un bandeau d’azur sur le regard et tout autant de peur, jusqu’à la sueur et l’effacement dans la fragilité de quelques mots, leur pudeur qui ne laisse que quelques traces sur une rive personnelle, peut-être impartageable.

L’ombrée préserve aussi une fraicheur, celle de l’air contre l’aigu du trait, de la peau dans la liberté du silence « des heures lentes », ou des « feuilles nues ». Elle naît de la lumière sur une écorce dans un bois et se jette dans le vide céleste. L’ombrée est un cri feutré. Advient un temps où la fêlure intime, sur les ardoises de l’absence, ne saigne plus que le « bleu fou du ciel » et devient « gramme d’une légèreté ».

« à ce moment-là /on croit que tout est perdu / la faible tissure des mots / est une première clarté »

Je n’ai rien eu d’autre à graver que cette oscillation entre le noir et le blanc, à peindre que ce vacillement entre la transparence bleutée et le gris d’une aube lacérée. La lumière, qui s’échappe avant de partir, nous plonge dans le silence. Pas de figures, pas de certitudes, un contact avec quelque chose qui palpite dans l’ombre et se frotte à la blancheur. C’est comme une dérive et une faille, ce bleu et ce noir qui s’opposent et s’épousent. L’empreinte dessinée devient frottage, un précipité de paysage.

Le reste se tait et s’ouvre à l’espace, peut-être à l’envol.

Marie Alloy, octobre-novembre 2016

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