Christiane Vielle

L’un des grands graveurs de notre temps. Née en 1950 à St Raphaël, Christiane Vielle a étudié à l’Ecole Normale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, de 1968 à 1974 (spécialisations : architecture intérieure et gravure). En 1976, elle installe son atelier à la Villa Corot, dans le 14ème arrondissement de Paris. Médaillée de la Ville de Paris en 1978, Christiane Vielle reçoit le Prix G. L. M. pour son livre « Pierres » en 1984. En 1985, elle est lauréate de la Casa de Velázquez à Madrid, où elle séjourne deux ans.

1976 : première exposition à Vichy dans le cadre d’une rétrospective de l’oeuvre de Roger Caillois, « L’univers de Roger Caillois ». Depuis cette date, elle participe à de nombreuses expositions collectives, et est régulièrement présente dans les Salons (Salon Le Trait, Salon de Mai, Salon d’automne…) ; elle expose chaque année au SAGA et a été sélectionnée pour la Triennale de Crakow 97 ainsi que pour l’International Biennal of Graphic 97 de Ljubljana. Une vingtaine d’expositions personnelles lui ont été consacrées à Madrid, Paris, Bruxelles, Toulouse, Versailles, Bordeaux, Strasbourg, Venise, Saratosa (Floride)… Son oeuvre est présent dans de nombreux musées, bibliothèques, artothèques, collections publiques et privées (Musée de Mexico, Bodleian Library, Oxford, Musée S. Mallarmé, Ville de Paris, Musée de Belfort, Bibliothèques de St Quentin, de Vichy, de Marseille, de Lille, de Lausanne…). Infos à retrouver sur le site des éditions Al Manar : https://editmanar.com/book-publisher/vielle-christiane/

« UN DESTIN

Parmi les techniques de la gravure en taille douce, s’il n’y avait pas l’aquatinte, je crois que je ne serais pas graveure.

L’aquatinte qui seule peut créer une texture matérielle extraordinairement riche, allant de la transparence vaporeuse à une opacité de noir obscur. L’aquatinte et sa gamme infinie de gris soyeux, doux ou âpres, lisses ou granuleux. L’aquatinte, enfin, qui accentue par le jeu des acides, la force et la profondeur des noirs : noirs bleutés, noirs de velours ou noirs de fumée, noirs de toutes les interrogations et de toutes les suggestions que cette couleur suppose dans notre culture et que cette couleur évoque : noir de corbeau, noir d’ébène, noir de Chine, noir -lumière… »

© Christiane Vielle

Exposition SUDestampe 2023 : Christiane Vielle,

Christiane Vielle présente ses œuvres, estampes et livres d’artistes, à la galerie de l’Atrium du Carré d’Art de Nîmes.

QUAND LE GESTE DEVIENT PAYSAGE

« Cette infime tourmente d’encre qui est, à elle seule, tout un monde en son silence. »

Réinterroger sans cesse cette fascination exercée par le geste faisant signe, par sa puissance d’évocation, un geste qui devient trace, empreinte allant jusqu’à l’extrême concision, dépouillé de tout surplus de matière, un geste radical pour parvenir au « presque rien ».

Il n’y a rien ici à reconnaître, simplement voir. Ce qui, à l’origine, par « Unique Trait de pinceau » avait un sens donné par la calligraphie ou inspiré par la contemplation de la nature, c’est, peu à peu, chez Christiane Vielle, transmué en un geste valable pour ce qu’il est, sans autre but ni détermination.  Le geste seul inscrit le sens et ce qui est perçu est une sorte de fascinante révélation sans reconnaissance d’identité.

La fonction du signe est simplement d’être là, comme une interrogation affirmative de l’existence. Encore faut-il ne jamais attribuer aux signes autre chose que leur simple présence qui permet à l’artiste de fixer des sensations extrêmement fugaces et subtiles. Le monde est ainsi toujours à déchiffrer, à comprendre, toujours renouvelé.

Comme le passage furtif d’un oiseau sur l’ombre portée d’un nuage, il s’agit de capter le signe du vol et non l’oiseau. En ce sens, l’oiseau et les nuages ont disparu, restent la main de l’artiste et son pinceau sur la feuille blanche. »

© Robert Kerrec

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