Présentation de l’auteur par lui-même :
« QUELQUES MOTS POUR UN ITINÉRAIRE POÉTIQUE
Formuler ma démarche poétique n’est sans doute pas possible sans un bref historique. Mon entrée en Poésie date du début des années 70. Je vivais alors un temps tourmenté et confus. La poésie me semblait devoir viser le déchiffrement du monde intérieur, dans le sens d’une élucidation. C’est toujours le cas aujourd’hui. Puis j’ai laissé libre cours au lyrisme, qui correspondit à une libération de la forme. J’ai ensuite connu un assez long temps de silence (7-8 ans). Je distinguerais les recueils qui trouvent leur source dans mon évolution personnelle et ceux qui sont en relation explicite avec une réalité concrète, œuvre d’art, paysage, notamment.
Dans le premier domaine, je pourrais citer « Le chemin contremont » (Hautécriture, 1990), où la pente, avec ce qu’elle comporte de consentement à l’effort, et d’élévation, accompagne un nouveau départ. « La moitié du symbole » (Rougerie, 1997) exprime un clivage entre la lucidité et le sentiment intime de la vie. « Les forges d’Abel » (la Bartavelle, 1994) révèle une cassure au coeur de l’être. Dans plusieurs recueils suivants, le dépouillement m’a conduit à des limites extrêmes. « Lente lumière » ( L’Amourier, 2001) évoque le retour difficile et salutaire à l’étiage. Dès lors, il devient possible d’être attentif à l’évolution intérieure, comme dans « Ouvrière durée », où le temps qui passe nous construit, pour peu que nous y adhérions avec ferveur et lucidité.
La seconde dimension de ma poésie m’incite à explorer, comme autant de motifs, le paysage, la peinture, la photographie, dans leur impact concret et dans leurs résonances imaginaires. Il est des lieux qui m’ont formé, notamment le Quercy, et dans cette région la vallée du Célé. Je lui ai consacré deux recueils. L’un, « Val Paradis » (Cahiers de Poésie Verte, 1999), où ce sont la mémoire, la célébration d’une durée vivante, qui dominent, et « Cœurs du Célé » (Encres Vives 1997), où je dessine une série de paysages de la vallée. A ce propos, l’écueil est de ne pas en rester au pittoresque, mais d’évoquer une forme de symbolique et d’habitation plénière des lieux. J’ai aussi bâti le poème à partir d’autres supports concrets, comme la contemplation de tableaux (« Dans le silence du tableau », Le poémier de plein vent, 2004), et la photographie (Vue seconde, Encres Vives, 2008).
Je dirais que la poésie se situe pour moi entre l’accueil à la voix intérieure, mystérieusement fixe et mutable et l’idée de limite, tant à l’horizon du regard que dans l’ordre du dicible. »
© Gilles Lades
BIBLIOGRAPHIE
POÉSIE :
LAMES DE FOND, Millas Martin, 1977
PIERRE À DIRE, Encres Vives, 1983
RAVINS ÉTOILÉS, Chambelland , 1986
VERS LA SOURCE MURÉE, Encres Vives, 1986
LES BASTIONS BLEUS, Prix FROISSART, 1987
SAISONS L’ÉTERNEL PRÉSENT, Traces, 1989
AU COEUR LE HAMEAU, L’Arbre, 1990
AU PLUS PRÈS, Encres Vives, 1990
LE CHEMIN CONTREMONT, Hautécriture, 1990
FONDERIE, Cahiers de Poésie Verte, 1991
PORTRAITS SANS NOMS, TABLEAUX, Rougerie, 1992
CARNETS D’EUROPE, Encres Vives, 1992
JOURNALIER DU SANS REPOS, Traces, 1993
LES FORGES D’ABEL, La Bartavelle, Prix Antonin ARTAUD 1994
LE BALAYEUR, L’Arbre à Paroles, 1994
LE CAUSSE ET LA RIVIÈRE, L’Arrière-pays, 1994
NOTES D’ABANDON, Encres Vives, 1995
POÈMES ÉGARÉS, Clapas, 1996
SERRES SUR GARONNE, Encres Vives, 1996
LE TRAIT CASSÉ, La Bartavelle, 1996
LA MOITIÉ DU SYMBOLE, Rougerie, 1997
COEURS DU CÉLÉ, Encres Vives, 1997
LE PAYS SCELLÉ, Cadratins, 1998
VAL PARADIS, Cahiers de Poésie Verte, 1999
VISAGES POUR MÉMOIRE, Encres Vives, 2001
LENTE LUMIÈRE, L’Amourier, 2001
DE POUSSIÈRE ET D’ATTENTE, L’Arrière-pays, 2002
SOLSTICE DE DÉCEMBRE, Le Noeud des Miroirs, 2003
UBAYE AUX CONFINS DU BLEU, Encres Vives, 2003
MÉMOIRE DES LIMBES, Gros Textes, 2004
DANS LE SILENCE DU TABLEAU, Le Poémier de plein vent, 2004
POÈMES, La Porte, 2004
SOLEIL PORTE DU MONDE, Encres Vives, 2005
LE TEMPS DÉSUNI, Sac à mots, 2005
FRONT DE TAILLE, Encres Vives , 2006
PERSONNE PERDUE, Gros Textes, 2007
LE PASSAGE ET LE SONGE, Le Poémier de plein vent, 2008
VUE SECONDE, Encres Vives, 2008
PORTAILS DE CHARENTES, Editions de l’Atlantique, 2010
TÉMOINS DE FORTUNE, L’Arrière-pays, 2010
DAMIER DU DESTIN, Encres Vives, 2010
AU BOUT DES PAS LA SOURCE, Ed. Trames et La Porte, 2014
CHEMINS CROISÉS, La Porte, 2015
VILLAGE A L’EMBRASURE, Encres Vives, 2015
FLEURS DE LA BONNE ENCONTRE, éd. Tensing, 2016
LE POÈME RECOMMENCÉ, éd. Alcyone, 2018
GRANDES LIGNES, La Porte, 2019
REPAIRES DU REGARD, Encres Vives, 2019
OUVRIÈRE DURÉE, Le silence qui roule, 2021
PAYS PERPÉTUEL, Editions Alcyone, 2023
THÉÂTRE :
TOUT AUTOUR DU SILENCE, Caractères, 1978
PROSE :
DANS LE CHEMIN DE BUIS, Le Laquet, 1998
SEPT SOLITUDES, Le Laquet, 2000
SAINT-CIRQ-LAPOPIE, LECTURE D’UN SITE, Les Amis de Saint-Cirq-Lapopie, 2003
ROCAMADOUR, LE SANCTUAIRE ET LE GOUFFRE, Tertium, 2006
LES VERGERS DE LA VICOMTÉ, Tertium, 2010
QUERCY DE CIEL DE ROCHE ET D’EAU, Tertium, 2015
LA PIÈCE DU BAS, éd. L’Etoile des limites, 2018
CONTES DES MILLE COLLINES, Tertium, 2021
L’UN ET L’AUTRE QUERCY, Tertium, 2022
ANTHOLOGIE DES POÈTES DU QUERCY, des Troubadours à nos jours, Le Laquet, 2001
4EME DE COUVERTURE
© Gilles Lades et Le Silence qui roule.