Henri Raynal

Henri Raynal, né en 1929, écrivain, critique d’art, essayiste, poète, poursuit son œuvre de pensée.

Fiche Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Raynal

EXTRAIT de RUGGERO PAZZI, Tourné vers l’origine :

« Face à la pierre, il oublie tout. Il est accordé à la pierre. L’énergie contenue en elle lui est présente; ses poussées internes, il les perçoit. Il va se mesurer à elles pour les acheminer vers une forme. Une complicité naît ; une collaboration s’établit. Celle qui fut son épouse le confirme : il s’agit d’“un travail à deux” et, en même temps, elle le précise, d’un “corps à corps”. L’engagement physique est intense, passionné. Rare intimité avec la pierre. Il lui devait de transformer le moins possible de chair minérale en chutes, en déchets ; aussi jugeait-il sévèrement les œuvres obtenues au prix d’ablations excessives, si bien que leur volume était par trop inférieur à celui du bloc travaillé. Lui s’efforçait de satisfaire de façon optimale les suggestions de la pierre. »

© Henri Raynal

EXTRAIT D’UNE NOTE DE LECTURE de MARC WETZEL (à retrouver dans son intégralité sur : revue-traversees.com/2023/01/13/henri-raynal-ruggero-pazzi-tourne-vers-lorigine-le-silence-qui-roule-septembre-2022-48-pages-11e/

   « La pensée du formidable (et méconnu) Henri Raynal (93 ans), essayiste et poète, pourrait familièrement se ramener à une triple attitude à l’égard de l’Univers (du Tout du réel), qui dirait à celui-ci : bravo ! (pour l’harmonie du monde, qui est celle même dont notre organisme use pour assurer la sienne – donc une bonne partie de la nôtre), merci ! (pour la prodigalité du monde, « la générosité du Dehors », qui nous a fait naître en lui et de lui, dans un degré d’endettement dont il nous laisse par ailleurs – suprême élégance  – libre juge), et enfin : chic ! (pour l’inventivité d’un monde, qui nous offre de la relayer, dans un accueil qui nous fait bénéficier de la créativité dont il fut capable, nous inventant inventeurs jusqu’à – mansuétude supérieure – nous laisser parfois être saboteurs, parasites ou même distingués calomniateurs de son exubérance). Or, dire : bravo, merci et chic ! au monde naturel n’est pas si commun, puisque les religions préfèrent réserver à Dieu les trois exclamations, et que la technoscience, de son côté, l’apostropherait plutôt ainsi : haro, hue et chiche ! Raynal est comme ça : « l’étoffe infinie des circonstances » ne lui fait pas peur, le narcissisme de la désillusion (à la Cioran, à l’Onfray) ne le tente pas; et le désenchantement même lui paraît un malentendu (car même si la lumière rationnelle que nous braquons sur l’Univers nous révèle parfois ses malfaçons, son entropie et son douteux bricolage, n’oublions jamais que, littéralement, dit notre auteur, c’est lui – l’univers – qui l’a – cette lumière – allumée) ! » 

[…] « L’artiste est celui qui toujours, disait Dante, « a la main qui tremble ». Autant, dès lors, méthodiquement trembler en martelant rythmiquement la pierre qui offre ses forces, comme fit Pazzi, ou, chez un interprète aussi fervent et fidèle que Raynal, en parvenant à en écrire, à faire dire à l’oeuvre sculptée ce qu’elle ne nous aurait au mieux, sans lui, su que montrer. »

© Marc Wetzel (droits réservés)

BIBLIOGRAPHIE (Ouvrages les plus récents)

INGED MAUSS,2020

COSMOPHILIE, Nouvelles locales du Tout

Éditions nouvelles Cécile Defaut, 2016

ILS ONT DÉCIDÉ QUE L’UNIVERS NE LES CONCERNAIT PAS

Klincksieck, collection « Hourvari », 2012

L’ACCORD

Fata Morgana, 2010

AUX PIEDS D’OMPHALE

Jean-Jacques Pauvert, 1957

Fata Morgana, 2004

DANS LE SECRET

Fata Morgana, 2004

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