Variations végétales

Voici une exposition Galerie Anaphora qui va durer jusqu’au 17 février 2018, où je présente des gravures parmi celles d’autres graveurs comme Livio Ceschin, Paola Didong, Hélène Nué, François Houtin, Claire Illouz. Sont également présentés quelques uns de mes livres d’artistes (parmi ceux d’autres de graveurs présents plus un beau livre d’Hélène Baumel) où l’élément végétal dialogue avec les poèmes de Luc Dietrich, Françoise Hàn, Jean Pierre Vidal, Antoine Emaz. On peut également, sur demande, contempler sur place des estampes placées dans des cartons à dessin.

Adresse et coordonnées : 13 rue Maître Albert, 75005 Paris

Quelques unes de mes gravures :

    

Poème inspiré par l’exposition:

Obscures gravures

précieuses et si précises

qui sombrent en sommeil gris

là où la lumière par multiples fissures

s’immisce entre les feuillages

au fil d’un songe aux ronces agrippé

Tapi entre les frondaisons noires et l’herbier de poussières

le regard suit les stries étranges de champignons d’acier

puis les alvéoles d’une sorte de cerveau

où lèvres et langues rongent des formes de racines

Quelques chardons aux pointes adoucies

montrent le chemin parmi voiles et bouquets séchés

Partout les épines sont mentales et l’herbe vit

dans les vestiges de l’enfance envahis de buissons

Le ciel est tout petit chargé de grêlons gris

Le grouillement des chairs et des feuillus

hante les yeux dans la grisaille

Les mots n’ont pas beaucoup de place

Comme les rejets d’un acacia sortant de terre

gravent l’espace de leur épitaphe végétale

d’infimes griffes saignent dans l’ombre de l’encre

Rien ici ne peut se démêler

On cherche un chemin dans la lumière du papier

Nous sommes aux premiers temps du monde

La mélancolie commence à planter ses racines

Tout pousse repousse et s’affaire à pousser

à enrouler ses tiges autour des graminées

à jeter ses graines

aux quatre points cardinaux des feuilles gravées

C’est une avalanche qui sourd sous les branches

un éboulis de bonnes et mauvaises herbes

À l’origine nous sommes revenus

peut-être déjà expulsés du monde

Cueillir un seul brin d’herbe serait une offense

Contempler est tout ce que nous pouvons faire

en gravant le monde premier 

et dernier peut-être

le végétal demeure notre raison d’être

 Marie Alloy, 10 01 2018

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